Favoriser les milieux pastoraux ouverts et soutenir les éleveurs

 

Les campas, ces terres en friches, ces versants incultes... Ces terres riches d’une biodiversité spécifique que l’embroussaillement menace. Ce projet s’y intéresse, souhaitant les conserver, les restaurer, il leurs dédie son nom. Animé par le Parc naturel régional du Verdon, c’est grâce au cofinancement de l’Europe dans le cadre du FEADER, de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Département du Var que ce projet a vu le jour.

 

Hors pratique du sylvopastoralisme, les zones où pâturent les bêtes sont généralement des milieux ouverts, c’est-à-dire peu embroussaillés et avec peu d’arbres. Ces milieux ouverts ont une biodiversité spécifique : des oiseaux, des papillons comme l’Apollon ou encore le Criquet hérisson.

Mais naturellement les arbres poussent, les zones de pâturage s’embroussaillent. Cette tendance fait que les espèces spécifiques disparaissent de ces milieux. Le pâturage aide à maintenir les milieux ouverts mais parfois une intervention humaine est nécessaire car la « dent de la bête » ne suffit plus.

C’est pourquoi le Parc du Verdon, l'Office national des forêts, le CERPAM (Centre d'Études et de Réalisations Pastorales Alpes-Méditerranée), la SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural) et le CRPF (Centre régional de la propriété forestière), la Chambre d’agriculture du Var et la Communauté de commune Alpes Provence Verdon expérimentent le projet CAMPAS "reConquête et Amélioration des Milieux PAStoraux" pour aider les éleveurs à maintenir les milieux ouverts.

Vue aérienne de Blaron à Castellane en 1948, 1979 et 2018

  


Vue aérienne de Blaron après travaux - 2023

Se lancer dans la réouverture de milieux c’est se poser de nombreuses questions : quelles zones rouvrir ? Avec quelle forme de travaux ? Quels bénéfices attendus pour la biodiversité, le pastoralisme et la forêt ? Comment va évoluer le milieu après les travaux ? Afin que tous les enjeux soient pris en compte, le Parc et ses partenaires ont sélectionné six sites propices à des essais et expérimentations :

 

 

En parallèle de ces questions techniques, reste l’importante question du foncier. En effet, la maîtrise foncière est un préalable à l’action. Sans l’autorisation des propriétaires, pas de coupe ni de travaux de réouverture possible. Des mobilisations foncières sont effectuées pour entrer en contact avec les propriétaires.

 

Après les études, les travaux

Les travaux poursuivent plusieurs objectifs : faciliter la mobilité et l'installation des espèces, permettre le pâturage des troupeaux grâce à la repousse de l'herbe, et créer des zones semi-boisées qui conservent la fraîcheur et l'humidité, ce qui est précieux en période de changement climatique et de sécheresse. Préserver les arbres les plus prometteurs pour favoriser leur croissance. De plus, une meilleure visibilité renforcera la protection des troupeaux contre la prédation, et permettra la bonne circulation de toute cette biodiversité des milieux ouverts. Ainsi, le projet de réouverture de milieux bénéficie à la biodiversité, à l'agriculture pastorale et à la sécurité des troupeaux, constituant une approche bénéfique pour tous.

En 2022, la commune de Ginasservis a entrepris des travaux de réouverture des milieux sur environ cinq hectares.
 

 
Avant et après travaux à Ginasservis

En 2023, c'est sur le commune de Castellane, près du hameau de Blaron, que des travaux de réouverture ont été menés sur 13 hectares.

    

Avant et après travaux à Blaron

Riche de cette démarche expérimentale, le Parc naturel régional du Verdon souhaite faire de cette action un axe structurant de sa stratégie pastorale et une mise en application concrète de la Trame Verte et Bleue. La volonté est donc de continuer cette action sur d'autres sites avec le même objectif : favoriser le pastoralisme et la biodiversité. 

En partenariat avec :

 

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