La Charte, un projet collectif

La charte concrétise le projet de protection et de développement du territoire. Résultat d’une large concertation, elle fixe les objectifs à atteindre et les mesures pour les mettre en œuvre. C’est aussi un contrat qui lie les communes et les communautés de communes, les départements et la Région qui s’engagent à en respecter les mesures. Elle est de la responsabilité de la Région et est approuvée par Décret du 1er Ministre.
Elle est valable 15 ans. Passé ce délai, une procédure de révision est engagée pour définir un nouveau projet et reconduire le classement du territoire.

 La Charte, c’est :

  • une démarche de qualité pour le territoire, qui définit des objectifs ambitieux,
  • une dynamique collective, qui permet de mettre en lien les différents acteurs et habitants du territoire,
  • la recherche de nouvelles relations entre homme et nature, d’un juste équilibre entre développement et préservation des patrimoines en visant l’intérêt général.

Les missions d’un Parc naturel régional

Un Parc est un territoire rural, remarquable, aux nombreux patrimoines naturels, culturels et paysagers et soumis à des pressions ou des enjeux qui nécessitent une attention particulière.

Les Parcs ont 5 missions générales, inscrites au code de l’environnement :

• Protéger les paysages et le patrimoine naturel et culturel, notamment par une gestion adaptée,
• Contribuer à l’aménagement du territoire,
• Contribuer au développement économique, social, culturel et à la qualité de la vie,
• Contribuer à assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public,
• Réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans les domaines cités ci-dessus et contribuer à des programmes de recherche.

Un label qui valorise le territoire

Etre reconnu « Parc naturel régional » pour un territoire, c’est une plus-value qui se traduit par :

  • Une garantie -> celle de veiller au respect des objectifs de la Charte en faveur de la valorisation des patrimoines, de la qualité des paysages, de la gestion concertée des ressources naturelles (eau…), de la recherche d’un modèle de développement basé sur de nouvelles relations entre l’homme et la nature.
  • Une solidarité territoriale -> qui se concrétise par une contribution régionale et départementale à la gestion et au développement du territoire et par une contribution de l’ensemble des communes du territoire à des actions ciblées.
  • Une reconnaissance nationale -> un label, une image positive, attractive, correspondant à l’évolution des attentes des entreprises, des habitants, des visiteurs car porteuse de valeurs et de garanties d’un cadre de vie de qualité, sain, d’un développement respectueux des hommes et de l’environnement.
  • Un levier pour faciliter les projets -> la possibilité de mobiliser des moyens financiers et humains pour accompagner, aider au montage de projets, chercher des solutions pour respecter les réglementations, rechercher des financements.
  • Une plus-value économique pour les acteurs du territoire -> accompagnement à l’adaptation de leurs pratiques aux évolutions de la société, valorisation des produits ou services respectant la charte, notamment via la marque parc.

+ Les parcs sont des territoires éligibles à certains appels à projets ou programmes financiers, notamment européens, permettant de générer des ressources supplémentaires pour le territoire.
+ Le portage d’actions globales qu’aucun autre acteur ne peut porter (actions bi-départementales et / ou sur plusieurs communautés de communes par exemple). 

Qui est concerné ?

La mise en œuvre d’une Charte de Parc naturel régional, parce qu’elle se doit de créer une dynamique de projet vertueux sur un territoire, ne peut être mise en œuvre par le seul syndicat mixte de gestion du Parc. Le respect et la traduction opérationnelle des objectifs de la Charte impliquent tous les acteurs du territoire : publics, institutionnels mais également les forces vives associatives, culturelles, économiques… Le syndicat mixte a pour première mission d’animer cette dynamique en créant les conditions favorables à la coopération et en coordonnant au mieux les interventions de chacun. Son organisation, sa gouvernance sont donc construites dans le but de créer du lien entre les différents intervenants, d’organiser des lieux de débats et de prise de décision collective impliquant plusieurs niveaux de compétences. Le syndicat mixte peut cependant porter de manière opérationnelle les actions qui lui sont déléguées. La réussite du projet tient davantage à la mobilisation et l’implication de chacun qu’aux seules actions du syndicat.

La Charte pose des objectifs pour le territoire et propose à chacun d’apporter sa contribution à leur réalisation, à chaque niveau, et chacun selon ses moyens et ses compétences :

  • Les signataires : communes, intercommunalités, Départements, Région. Ils valident la Charte et s’engagent à la respecter, portent ou aident des actions pour atteindre les objectifs
  • Les habitants (d’un jour ou de toujours) : ils vivent le territoire et utilisent ses ressources, s’impliquent et pèsent sur l’évolution des pratiques
  • Les contributeurs : institutions, scientifiques, experts, association, financeurs… Ils apportent leur analyse et leur aide sur les avis et actions pour atteindre les objectifs
  • L’Etat : il garantit le label, veille au respect de la Charte et apporte son aide pour atteindre les objectifs
  • Le syndicat mixte du Parc : il anime, met en relation, accompagne, soutient, donne des avis, porte des actions pour atteindre les objectifs

Un peu d’histoire…

1966 : Naissance des Parcs naturels régionaux sur la montagne de Lurs : dès la fin des années 50, l’Etat se questionne sur la protection de la nature, en plein contexte de reconstruction post-guerre, des 30 glorieuses, de déprise rurale. Les journées de Lurs-en-Provence en 1966 se préparent dans cet esprit, comme un « espace de liberté », de grand échange d’idées. De nombreuses personnalités, de profils très différents s’y retrouvent: une centaine de hauts fonctionnaires, géographes, juristes, historiens, sociologues, ethnologues, architectes, urbanistes, hommes de théâtre, présidents d’associations…. Elles sont organisées par Jean Blanc, ancien berger, pionnier des musées d’art et traditions populaires. Il conduira également en 67 une quinzaine de futurs directeurs de parcs à travers le monde dans ce qu’il appelait « l’école des parcs, école sans murs »

Il en ressort une « conception de la protection de la nature qui inclut l’homme » et qui mise sur « l’adhésion et l’engagement des habitants d’un territoire » pour en garantir la protection.

1er mars 1967 : le premier décret instituant les Parcs, signé par le général De Gaulle. Il sera complété régulièrement par la suite : loi de 1976 sur la protection de la nature, loi Paysage, différentes lois sur l’aménagement du territoire, les lois Grenelle…. Pour arriver aujourd’hui à un « corpus » assez dense repris dans le code de l’environnement et la dernière loi de 2016 sur la reconquête de la biodiversité.

Premiers parcs créés en région : la Camargue en 1970, le Lubéron et le Queyras en 1977,

1988 : le syndicat mixte des Pays du Verdon, présidé par Maurice Janetti, organise les assises du Verdon : tous les élus et partenaires y participant actent les premiers pas vers un Parc naturel régional pour le Verdon 

17 décembre 1990 : Délibération du Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur pour la mise à l’étude officielle du Parc naturel régional du Verdon. Elle fait suite à une étude identifiant plusieurs territoires remarquables pouvant être classés (Estérel, Maures, Lure, Ste Baume…), les élus des Gorges font part de leur motivation. L’étude préalable est confiée à l’ARPE. Un chargé de mission est recruté, un comité de pilotage est mis en place avec les élus locaux et un bureau d’étude est choisi pour réaliser l’inventaire des ressources et le diagnostic du territoire.

Novembre 1992 : création de l’association pour la création du Parc, composée d’élus de la région, des 2 départements et des 48 communes pressenties. Elle passera le relais en mars 1995 au syndicat mixte de préfiguration du Parc, chargé de mettre en œuvre les objectifs de la charte.

1993 : première réunion du conseil scientifique,

L’association des amis du Parc se constitue pour accompagner l’appropriation de la démarche auprès des habitants et des associations du territoire. Elle sera bientôt rejointe par le Conseil des Associations du Parc créé en octobre 1996.

De 1993 à 1996 : de nombreuses réunions sont organisées pour rédiger collectivement la première « charte » du Parc : elle constitue le contrat moral, regroupe les objectifs concertés de gestion et de protection du territoire.

3 mars 1997 : signature du Décret de création du Parc naturel régional du Verdon par le 1er Ministre : 45 communes sont concernées, la commune d’Aups intégrera le Parc quelques temps plus tard, après un référendum local.

2001 : installation des services du Parc dans la Bastide de Valx, propriété mise à disposition par le Conservatoire du Littoral

2 Février 2008 : le classement du Parc est renouvelé pour 12 ans supplémentaires. Trois communes ont quitté le Parc et quatre nouvelles l’ont intégré = 46 communes.

28 avril 2025 : le classement du Parc est renouvelé pour 15 ans supplémentaires. Deux communes n’ont pas validé la 3è Charte et 10 nouvelles intègrent la démarche = 54 communes.

Les objectifs de la Charte 2025-2040

La procédure de renouvellement du label « Parc naturel régional » a débuté en 2019. De nombreux travaux (études préalables, ateliers de concertation…) ont permis de rédiger une nouvelle Charte, contenant les objectifs de préservation et de développement pour le territoire du Verdon. Les 59 communes concernées par le périmètre d’étude se sont positionnées entre Avril et Aout 2024 dessinant ainsi le nouveau périmètre du Parc pour les 15 ans à venir.

54 communes, 6 intercommunalités, les départements des Alpes de Haute Provence et du Var et la Région Provence-Alpes Côte d’Azur ont validé la Charte et acté le nouveau périmètre du Parc. Le projet a été validé par décret du 1er Ministre le 28 avril 2025.

C’est une belle dynamique qui vient ainsi clôturer 6 ans de travaux. Une démarche longue et ponctuée de nombreuses étapes de procédure, qui a également été perturbée par la crise sanitaire. Le choix fait par les élus des communes, dans l’intérêt du territoire permettra de poursuivre la recherche d’un développement respectueux des patrimoines te des ressources naturelles tout en anticipant les effets du changement climatique.

La nouvelle Charte est organisée en trois grandes ambitions et 11 orientations thématiques :

  • La Charte et ses 6 pièces complémentaires
  • Le Plan du Parc
  • Les annexes réglementaires (dont les statuts)
  • La synthèse de la Charte :